Lestrade et Mycroft observèrent la scène avec une surprise visible. C'était surtout la présence de Mme Wiggins dans le salon de deux irréductibles célibataires qui les intrigua au plus haut point. Celle-ci ne prit pas garde à leurs regards étonnés et sortit de l'appartement en nous souhaitant une bonne journée le plus naturellement du monde. Un petit silence régna quelques minutes que le frère du détective brisa tout à coup.
- Mon cher Sherlock, tes yeux et ta mine m'apprennent que tout ne s'est pas déroulé comme tu le souhaitais !
- En effet, tout ne s'est pas passé exactement comme je m'y attendais.
Holmes se leva et en quelques mots raconta notre mésaventure de hier soir à nos compagnons. Lestrade secoua la tête d'un air penaud mais je vis qu'il était heureux d'assister enfin à un échec du grand détective.
- Il vous a donc roulé vous aussi. C'est étrange pour un homme aussi intelligent que vous. Voilà enfin la preuve que vous n'êtes peut-être pas aussi perspicace qu'on le croit.
Je serrai mes poings avec l'envie forte de le rosser mais Holmes posa sa main sur mon bras dans un geste apaisant.
- Et vous avez osé faire suivre mes sergents, continua Lestrade, presque menaçant. De quel droit ?
Le détective le coupa sèchement :
- L'un d'eux nous a mené jusqu'à l'auteur des lettres de menace en tout cas !
- Après votre fiasco, il faudrait que je continue à vous croire sur parole ? Et de qui s'agirait-il ?
Holmes aspira un peu d'air puis se mit à parler :
- Un homme rusé et prêt à tout. Il se sent traqué. Un de mes policiers auxiliaires a retrouvé sa piste hier mais il a été blessé en guise de remerciement.
- C'est donc sa mère que nous venons de voir ? Demanda lentement Mycroft. Une couturière veuve et sans le sou ?
Holmes négligea de répondre et reprit sèchement.
- Il faut faire parler Jimmy Madrigan. C'est le complice de notre homme.
Je vis avec plaisir le visage de Lestrade s'empourprer et il manqua de s'étouffer sous le coup de la colère et de la stupeur. Mycroft eut un étrange sourire. Il ne laissa pas le temps à Lestrade de réagir et posa sa grosse main sur l'épaule de son frère, dans un geste paternel.
- Sherlock ! Tu viens de faire du bon travail, malgré ce que tu peux en penser.
Holmes se recula pour échapper à son frère, puis il soupira :
- Nous verrons bien. Notre affaire tient toujours.
- Bien sûr, et cette fois nous démarrons sur le même plan. Un échec partout.
Mycroft reprit sur un ton qui n'admettait aucune contestation :
- Lestrade, faites monter votre jeune sergent. Nous avons quelques questions à lui poser.
Le petit inspecteur à la mine chafouine poussa un grognement incompréhensible et sortit du salon vivement. Le frère de Holmes, imposant, se posa dans un fauteuil et ferma les paupières, il semblait prêt à sommeiller.
- Ne serait-ce pas judicieux de payer l'hôtel à la mère de ton franc-tireur plutôt que de la laisser loger à Baker Street, Sherlock ? Murmura-t-il, l'air de rien.
- J'ai été pris de cours. Je n'ai pas eu le temps de proposer une autre solution.
Les yeux gris acier, perçants, de Mycroft réapparurent, un mince sourire tordit sa bouche.
- Vraiment ?
La porte du salon se rouvrit sur l'inspecteur accompagné de son sergent, coupant ainsi la conversation.
- Bonjour Jimmy Madrigan, s'écria le détective en se levant avec empressement.
- Bonjour M. Holmes, balbutia le jeune policier en baissant les yeux.
- Comment va Richard Loyd ?
Holmes avait posé la question à brûle-pourpoint, surprenant l'ensemble des personnes présentes. Le sergent resta interdit, incapable de réagir.
- Il n'a commis qu'une infime erreur. Une toute petite erreur. Usurper mon nom.
Les yeux gris de Holmes étincelaient de plaisir, un petit sourire aux lèvres. Il savait ménager ses effets et savourait les conséquences de son petit jeu théâtral.
- Une fois aurait suffit mais à jouer plusieurs fois le même jeu, il ne faut pas être surpris que les adversaires connaissent vos cartes. J'ai quelques connaissances à Whitechapel qui m'ont rapporté en détail le voyage que j'y aurai accompli dans la nuit.
Jimmy Madrigan leva les yeux avec effroi, puis il observa la porte. Je me mis devant par simple mesure de protection.
- Vous avez eu tort de faire confiance à votre tenancière. Où est Richard Loyd maintenant ?
Pendant quelques instants encore, Jimmy hésita devant la conduite à tenir. Ses yeux voyageaient entre son chef de service, l'inspecteur Lestrade, et le détective de Baker Street. Il décida qu'avouer était la meilleure des solutions.
- Richard Loyd est à Whitechapel, commença-t-il.
- Certes, sourit Holmes. Mais encore ?
L'interrogatoire se faisait tout en douceur, mais l'inspecteur Lestrade fulminait. N'y tenant plus, il interpella violemment son sergent, coupant la parole au détective.
- Petite ordure, jura-t-il. Tu m'as trompé ! Je vais te faire passer l'envie de tricher pour le restant de tes jours.
Lestrade leva son sifflet et s'apprêta à appeler ses hommes. Holmes essaya de s'interposer.
- Lestrade, attendez. Vous ne saisissez pas toute l'affaire.
- J'en ai compris bien assez. Ce salopard a aidé un criminel à échapper à la police. Il l'a aidé alors que cet homme est un assassin qui convoite de faire périr la Reine.
- Richard n'a pas tué Sir Edward, hurla le jeune homme d'une voix suraiguë. Il voulait juste rencontrer le ministre.
- Pour la mort de Gabrielle Harker, je suppose ? Murmura Holmes. Je connais bien son dossier. Il vient de la même région que cette malheureuse. Je suppose qu'ils étaient amis et qu'il a voulu la venger. Où est-il maintenant ?
Les révélations de Holmes nous laissaient tous profondément surpris. C'est qu'elle avançait l'enquête du détective, elle avançait à grands pas aussi discrètement que possible. Je fus admiratif devant l'habileté de mon ami. Seul Mycroft Holmes semblait déjà être au fait de ses conclusions, à moins qu'il ne réussisse à conserver son impassibilité jusqu'au bout.
Le jeune Jimmy se tut mais ses yeux resplendissaient, il était plus que tendu.
- Jim, tu ne vas pas le sauver en te taisant, rétorqua Holmes de sa voix douce et convaincante. Je sais qu'il n'a pas tué Sir Edward mais je sais aussi qu'il a été le témoin involontaire de toute la scène. Toute la responsabilité de cette affaire lui en incombe.
- Il... il n'a pas tué Sir Edward... Il voulait juste rencontrer le ministre, répéta le jeune policier.
- Dans quel but ? demanda sèchement Lestrade. Ce n'est qu'un assassin !
- Je... je ne sais pas. Il ne m'en a rien dit. Vous parlez par énigme, je ne connais pas de Gabrielle Harker.
- Et les lettres de menace ? Tu n'étais pas au courant peut-être ? reprit Lestrade, de plus en plus fâché.
- C'est vrai, avoua Jim d'un air profondément malheureux. Il m'a demandé de l'aider pour les envoyer. C'est mon ami. Nous nous sommes rencontrés à Paris. J'y étais allé pour mes études mais...
- Tu n'as pas pu les terminer par manque de moyens, continua Holmes dans un sourire. C'est donc là que tu as rencontré Richard Loyd. Et ensuite ?
- Je suis revenu à Londres. J'ai pu entrer dans la police grâce à mon père.
- Et Loyd ?
- Je n'en ai plus entendu parler jusqu'à la semaine dernière. Richard m'a demandé de l'aider à rencontrer un ministre. Il voulait se venger en réclamant de l'argent.
- Un maître chanteur ? Et tu as accepté ? Tu es une belle ordure, répéta Lestrade.
Le petit inspecteur arborait un visage rouge de colère mais Holmes lui jeta un regard significatif. Il ne fallait pas brusquer notre jeune témoin.
- Allons Lestrade, lança-t-il. Pour vivre à Londres avec un petit salaire de policier de base, il faut beaucoup de courage et d'abnégation. L'idée de gagner beaucoup d'argent a dû tenter notre ami.
- Oui Holmes. Richard m'a proposé de partager. J'ai accepté.
- Ainsi tu l'as aidé pour poster ses missives en lui indiquant qui étaient les policiers en faction, comment il pouvait leur échapper, reprit calmement le détective. Vous vous êtes bien amusés aux dépens de mon frère, Mycroft.
- M. Holmes était le seul danger pour Richard, expliqua rapidement Madrigan. Il fallait s'en préserver. C'est Richard qui a poussé la plaisanterie jusqu'à se moquer de M. Holmes.
Mycroft Holmes sourit avec bonhomie et hocha la tête, laissant son frère poursuivre sa démonstration magistrale.
- Ensuite, le jour où tu m'as rencontré devant le palais de Buckingham, tu lui as appris mon entrée dans cette affaire. Lorsque tu as disparu derrière l'allée, je suis sûr que c'était vers lui que tu te dirigeais, afin qu'il puisse préparer sa stratégie, n'est-ce pas ?
- C'est exact.
- Et Whitechapel ?
- Je lui ai fourni une adresse que je connaissais, la logeuse est assez discrète. Mais j'ai fait tout ça parce qu'il s'agit de mon ami. Il m'a aidé à Paris dans une affaire.
- Inutile de te justifier, Jim, le coupa Holmes. Nous ne voulons pas tes aveux mais ceux de Richard Loyd. Je dois aussi le protéger contre ceux qui le traquent.
Un étonnement profond se lisait dans les yeux du jeune sergent.
- Mais il n'a pas...
- Cela suffit Holmes ! Nous devons nous charger de ce salopard.
Jim Madrigan jeta un regard inquiet sur son mentor Lestrade mais celui-ci le contemplait avec un mélange de stupeur et colère. Il commençait à maintenir le bras du pauvre jeune homme apeuré. Holmes hocha la tête tristement.
- Je vais devoir abréger l'interrogatoire. Si tu veux sauver ta tête et celle de Richard Loyd. Il me faut l'adresse de ton ami. Je ne crois pas qu'il soit responsable de la mort de Sir Edward mais si tu ne parles pas, tu risques seulement de le faire tuer. Parle pour l'amour de Dieu !
- Parle Jim, reprit Lestrade en accentuant son étreinte sur le bras.
Soudain le malheureux s'effondra sur le sol, nous le soutînmes jusqu'à un fauteuil. Après un grand verre de cognac, il s'éveilla les yeux pleins de larmes. Son c½ur battait la chamade, en tant que médecin je décidai de m'interposer entre les policiers et leur suspect.
- Cela suffit, messieurs. Vous allez cesser vos questions. Ce malheureux a besoin de repos.
- Il en est hors de question, docteur Watson, reprit Lestrade. M'obligeriez-vous à vous rappeler le meurtre de Sir Edward ? De toute façon, Jim va être placé dans une cellule de Scotland Yard et il parlera !
- Je ne peux plus rien pour toi, Jim, et pour ton ami, conclut Holmes, découragé.
Le détective se releva et s'approcha de la cheminée, laissant Lestrade glisser des menottes aux poignets de son sergent. Ce dernier, livide, se mit à crier en direction de Holmes.
- D'accord M. Holmes. Je vais parler mais jurez-moi que vous ne ferez rien à Richard.
- Je ne peux te faire cette promesse et tu le sais très bien.
Un pâle sourire apparut sur les lèvres du jeune policier, enfin il avouait tout.
- J'ai caché mon ami pendant quelques semaines chez une de mes sources d'information de Whitechapel. Il attendait de rencontrer le ministre. Il a écrit ses lettres dans le seul but de lui faire accepter de le voir sans témoin. Il voulait le faire chanter mais il ne m'a pas dit pour quelle raison.
- Tu nous l'as déjà dit, murmura Holmes. Il voulait le tuer ?
- Je ne crois pas. Je vous en prie, laissez-moi finir avant que je n'en sois incapable.
- Pourquoi a-t-il menacé la Reine ? demanda Lestrade sur un ton bourru.
- Il a menacé la Reine ? Je...je ne savais pas...
- Il y a beaucoup trop de choses que tu ne sais pas dans cette affaire, reprit l'inspecteur de Scotland Yard, menaçant.
- Jim, murmura Holmes doucement. Où est-il maintenant ? Où se cache t-il ?
- A Whitechapel, chez une régulière. Mlle Peggy.
Sous la pression, Jim s'évanouit à nouveau. Je saisis son pouls et fus alarmé par la vitesse des battements de son c½ur. Cette fois, je repris la défense de notre témoin plus fermement.
- Il faut cesser de le torturer, m'écriais-je.
- Watson, occupez-vous de ce malheureux ! J'ai l'information qu'il me faut.
Je m'exécutai et donnai un sédatif à Jim. Je vis avec soulagement son pouls battre plus lentement, il s'endormit dans le fauteuil. Holmes toisa son frère et Lestrade.
- Je sais comment retrouver Loyd ! Je vous contacterai plus tard.
- Quand ? Hurla Lestrade tandis que Holmes dégringolait l'escalier à pleine vitesse sans prendre le temps de répondre à l'inspecteur de Scotland Yard.
Tant bien que mal je le suivis.
Nous prîmes le premier fiacre qui passait et Holmes donna une adresse de Whitechapel.
- Holmes, qu'est-ce qu'une régulière ?
Un petit sourire apparut sur les lèvres de mon compagnon mais il ne me répondit pas. Après plusieurs minutes de voyage tendu, nous posâmes le pied devant une façade noirâtre du sombre quartier de Whitechapel. Le cocher accepta de nous attendre contre une forte somme d'argent. Il faisait jour.
Holmes remit de l'ordre dans sa tenue et frappa la porte doucement. Elle s'ouvrit presque immédiatement sur un visage féminin au comble de la surprise. Une femme qui devait approcher de la cinquantaine.
- M. Holmes ! Que diable faites-vous ici à cette heure ? Et qui est ce monsieur ?
Elle me désigna d'un regard élargi par la curiosité et l'étonnement.
- Il s'agit du docteur Watson. Nous sommes réellement désolés de vous déranger Mme Fanny mais j'ai besoin de parler à l'une de vos pensionnaires.
C'est avec un sourire narquois que madame Fanny nous ouvrit la porte.
- C'est que ces dames ne sont pas encore tout à fait vêtues et...
- Aucune importance, la coupa mon ami. Je n'ai pas le temps d'attendre.
- Bien, suivez-moi !
Nous obéîmes. En un instant la décoration faîte de tentures et de bibelots d'un genre très spécial, les peintures et les photographies accrochées sur les murs, me permirent de comprendre instantanément dans quelle sorte de lieu nous nous trouvions. Surtout lorsque la logeuse nous fit entrer dans un salon empli de parfums capiteux, de guéridons délicats, de fauteuils profonds et de coussins moelleux sur lesquels une demie douzaine de jeunes femmes en tissus vaporeux se tenaient, des tasses de thé à la main. Elles nous observèrent d'un air intéressé. Nous étions dans un lieu de débauche, un lupanar.
A notre entrée, l'une de ces femmes de mauvaise vie se leva et s'approcha de mon ami, ne portant pour tout vêtement qu'un déshabillé rose transparent ne cachant que fort peu de choses de son anatomie. Ses cheveux étaient roux, son visage couvert de taches de rousseur. Elle souriait de toutes ses dents, c'était une jolie petite personne de dix-sept ans, l'air bien décidé.
- Tu vas bien Lisette ? Lui demanda mon compagnon en lui rendant son sourire.
- Et vous monsieur Holmes ?
Des éclats de rire fusèrent du groupe de jeunes femmes dont les regards fixaient l'étrange couple que formaient la jeune prostituée et le détective de Baker Street.
- Je vais très bien merci. Tu as été voir l'homme que je t'ai recommandé ?
- Oui monsieur Holmes, répondit-elle docilement.
Et devant mes yeux stupéfaits, ses doigts agiles commencèrent à défaire lentement la cravate noire de Sherlock Holmes. Son sourire plein de promesses s'accentua.
- Lisette j'ai besoin de renseignements.
- Oui monsieur Holmes ?
Ses doigts terminaient de délacer la cravate, le col de mon ami était ouvert. Avant que la jeune femme n'aille plus loin, Holmes lui saisit les mains. Ses yeux brillaient étrangement.
- Je ne suis pas venu pour jouer. Je suis pressé.
Le sourire disparut comme neige au soleil, Lisette se croisa les bras sur son joli corps bien formé. Holmes entreprit de refaire rapidement sa cravate.
- Très bien, allez-y monsieur le détective. J'écoute.
- Où habite mademoiselle Peggy ?
- Peggy Baxter ?
- Elle loge un ami que je recherche activement.
- Un ami ?
- Disons plutôt un suspect.
Aussitôt les femmes présentes se mirent à piailler, on se serait cru dans une volière.
- Un voleur ?
- Sûrement un meurtrier.
- Cette Peggy a toujours le chic pour se jeter dans des situations impossibles.
- C'est normal quand on est amoureuse d'un cave.
Holmes leva les mains pour faire taire la volaille et son visage se retourna vers Lisette qui l'observait en souriant d'un air grave.
- Combien pour ce renseignement monsieur le détective ?
- J'offre un supplément en plus du tarif habituel.
Lisette ne répondit pas, le silence était retombé dans le salon. Un silence tendu. Du haut de ses dix-sept ans la jeune femme s'approcha résolument de Holmes et lui parla à l'oreille. Celui-ci ne put s'empêcher de pousser un éclat de rire et il saisit le menton de la jolie prostituée entre ses doigts.
- Petite fille !
Elle posa ses mains sur les siennes et ne répondit pas. Holmes la lâcha et s'écria :
- Nous allons cueillir mon suspect. Portez-vous bien mesdames, mesdemoiselles.
Nous quittâmes le salon surchauffé, suivis de près par Lisette. C'est elle qui se tint devant la porte, prête à la refermer sur nous.
- Ce n'est pas encore aujourd'hui que vous monterez avec moi, n'est-ce pas monsieur Sherlock Holmes ?
Pour toute réponse, Holmes lui saisit la main et posa délicatement ses lèvres dessus. Un grand sourire illumina ses traits mais il ne répondit pas et referma la porte.
Nous quittâmes la rue, laissant le cocher nous attendre toujours au même endroit et marchâmes quelques mètres. Holmes avait conservé son aspect impassible de toujours, rien dans sa personne n'attestait de ce que nous avions vus. Je ne pus me résoudre à le questionner davantage. Holmes avait de nombreuses connaissances à Londres venant de tous les milieux possibles et imaginables dont il pouvait avoir besoin au moindre moment de ses enquêtes, cette jeune prostituée n'en était qu'une de plus. Enfin je crois...
Nous déambulâmes quelques minutes. Holmes m'entraîna dans les recoins et les ruelles de Whitechapel. Puis le détective m'enjoignit de revenir à notre affaire et d'armer mon revolver. Il frappa à une porte écaillée qui ne dépareillait pas des autres portes abîmées des façades d'immeubles grisâtres nous encerclant. Bientôt elle s'ouvrit sur une jeune femme au visage pâle, effrayée. Holmes joua son va-tout.
- Mlle Peggy, c'est Jim qui nous envoie. Il faut que votre locataire quitte votre appartement.
Elle prit un air soulagé et poussa un long soupir.
- Enfin, c'est que je ne vis plus avec lui. Il faut surtout pas sortir, pas parler, pour pas que les gens sachent qu'il est là. Pas le moyen de travailler. Entrez !
Nous lui obéîmes sans répondre mais une fois à l'intérieur, la jeune femme eut un léger doute. Ses yeux nous regardèrent avec une inquiétude soudaine.
- Mais pourquoi Jim est pas là ?
Un homme apparut, empêchant Holmes de répondre à la jeune femme. Nous restâmes quelques secondes en silence à nous observer fixement. L'inconnu avait un visage fin, allongé mais très attirant, pour une femme bien sûr. Ses yeux de couleur verte avaient la même profondeur que ceux de Sherlock Holmes, sa bouche fine se crispa sous une petite moustache noire de la même teinte que les cheveux coupés courts. Il aurait été difficile d'évaluer son âge. Holmes sortit lentement son revolver de son manteau et le pointa sur l'homme qui ne bougea pas. Peggy poussa un hurlement de panique et porta ses mains à son visage.
- Doucement Richard Loyd, tout doux ! J'espère que vous ne m'avez pas oublié.
Une voix douce mais néanmoins masculine s'éleva pour répondre au détective.
- Ne vous inquiétez pas M. Holmes. Je ne vous ai pas oublié depuis Paris.
Holmes baissa son arme et à ma grande stupeur il s'avança vers Loyd. Puis il tendit sa main en avant, confiant.
- J'espère que vous avez perdu votre vilaine habitude.
- Oui, cinq ans de prison française et me voilà un autre homme, monsieur Sherlock Holmes.
Puis à ma grande surprise, les deux hommes se serrèrent la main en se souriant, d'un air surpris et heureux de se revoir après tant d'années.
Leurs mains restèrent longtemps soudées l'une à l'autre, beaucoup plus de temps qu'une simple poignée de main entre amis devait normalement durer, leurs yeux brillaient intensément et tout à coup Holmes me fit approcher.
- Mon cher Richard Loyd, je vous présente mon grand ami : le docteur Watson.
Je m'inclinai puis serrai à mon tour la main de notre prisonnier, je fus étonné de la vigueur de cette main blanche aux longs doigts manucurés.
- Je ne vous connais pas mon cher docteur mais permettez-moi de vous faire remarquer que vous avez l'air assez surpris.
- J'avoue que je ne m'attendais pas à une telle arrestation.
- Ha, ainsi vous êtes venu me chercher. Je me disais bien que vous n'étiez pas ici seulement pour le plaisir, s'exclama ironiquement Loyd. Jim a vendu la mèche, cela m'étonne de lui.
- Il n'a parlé que dans votre intérêt, s'exclama Holmes. Je suis désolé mon cher Loyd mais il faut que vous nous suiviez jusqu'à Baker Street pour y subir un interrogatoire serré.
- C'est vrai, vous êtes toujours détective, sourit Loyd. Vous m'aviez laissé la part belle à Paris. Maintenant je suis sur votre territoire, c'est de bonne guerre. Je viens immédiatement, je suppose ?
Holmes hocha la tête, Loyd nous suivit sans résistance. Peggy ne sut que lui dire pour s'excuser, Loyd l'écouta à peine. Nous ressortîmes du quartier de Whitechapel et repartîmes pour Baker Street.
Holmes se tut le long du voyage, moi je sympathisais avec Richard Loyd. C'était sans conteste un homme étonnant, il semblait gentil, cordial, mais je me demandais si sous son aspect aimable, il ne cachait pas une redoutable personnalité. Arrivés à notre appartement, nous nous rendîmes compte que Mycroft Holmes nous attendait toujours. Lestrade avait fui en emportant le jeune sergent. Le connaissant, j'imaginais sans mal Jimmy Madrigan enfermé dans une geôle en attente de futurs interrogatoires.
- Mycroft, permet-moi de te présenter Richard Loyd, gentleman et cambrioleur de son état. Il s'est forgé de solides amitiés dans le passé. Jim Madrigan à Paris et Mlle Gabrielle Harker, près de Cambridge, à Huntingdon, n'est-ce pas ?
A son tour Richard Loyd prit un air stupéfait. Il bougea ses mains en tremblant.
- Vous...vous saviez ça ? Comment avez-vous découvert que...
- Jim m'a tout révélé. Et puis je suis tout de même détective.
Holmes sourit. Mycroft se redressa et lança l'air de rien.
- Ainsi vous êtes l'auteur de ces charmants petits messages.
Loyd se mit à pâlir en sentant le regard acéré de Mycroft se poser sur lui avec insistance.
- Jim me donnait votre description et je m'occupais pour ne pas tomber entre vos mains.
- Certes, si j'avais eu plus de temps à consacrer à cette sinistre affaire, vous ne seriez déjà plus en liberté, monsieur, et ce petit jeu n'aurait pas duré aussi longtemps. Le capitaine du navire "La belle Provence" que vous avez pris il y a une semaine pour venir à Londres a omis de me dire que vous aviez les yeux verts. Quant à son matelot, il ne savait pas précisément où vous logiez dans Whitechapel. Dommage que je sois moins libre d'actions que mon frère Sherlock. Votre ami, Jim Madrigan, a échappé à de nombreuses filatures. Il est très fort mais assez lâche. Mon frère lui a fait plus peur que ma personne. Il a commis la faute à ne pas faire et a attiré les soupçons sur lui.
Loyd restait muet sous le coup des affirmations de Mycroft Holmes.
- Du calme Mycroft, reprit Sherlock. Je me doute que l'identité du policier complice ne t'était pas totalement inconnue. Mais il n'est plus temps de se quereller. A nous deux, Loyd.
Holmes se retourna vers son prisonnier et eut un petit sourire en coin.
- Auriez-vous la bonté de nous expliquer pourquoi vous teniez tant à rencontrer le ministre ?
- Comme vous l'avez dit, je connaissais la jeune fille, nommée Gabrielle Harker. Et j'ai été touché par sa mort.
- Racontez-nous votre histoire !
- J'avais douze ans à cette époque et ma s½ur Julie, de quatre ans plus âgée que moi, était l'amie de cette Gabrielle Harker.
Il se tut et avec un sourire attristé, se perdit dans ses souvenirs.
- En effet, je suis originaire d'Huntingdon. La petite ville où est née et décédée Gabrielle. Lorsque j'étais jeune, Gabrielle venait souvent à la maison. Elle m'aimait beaucoup. Elle vivait non loin de ma maison et était comme une s½ur pour moi. Et puis...
Richard Loyd se tut le temps d'observer ses mains, longues et fines. Un pâle sourire souleva les commissures de ses lèvres.
- Gabrielle voulait se marier tôt avec un fils de riche famille. Elle sortait donc souvent avec des garçons de l'université de Cambridge. Voire des professeurs disaient les rumeurs. Mais je l'aimais quand même. Enfin, à force de se montrer, elle réussit à tomber amoureuse d'un de ces étudiants. Un jeune fils de riches, Sir Edward Harlyn, lui vouait une véritable adoration. Mais Sir Edward avait la réputation d'être un jeune homme plein de fougue et plusieurs jeunes filles de la ville parlaient même de violence dans ses rapports.
Loyd tourna la tête vers nous et son sourire se fit plus intense.
- Dans une petite ville, les racontars vont bon train. Il est facile de se critiquer les uns les autres. Les jaloux se comptent par dizaines. Personnellement, je n'ai jamais cru ces histoires jusqu'au jour où Sir Edward emmena Gabrielle à une soirée d'étudiants. Elle rentra en larmes, ne voulut pas en parler mais des rumeurs circulèrent très vite. J'appris ainsi qu'il l'aurait violentée devant tout le monde et que plusieurs étudiants durent retenir Sir Edward pour la protéger. Je n'ai jamais su si c'était vrai.
- C'est malheureusement exact, appuya Holmes. Sir Edward tenait très mal la boisson, c'est sous le coup de l'ivresse qu'il s'en prit à Gabrielle ce soir-là.
Loyd reprit son souffle, ses yeux se portèrent un instant sur mon compagnon avant de se détourner vers la cheminée au foyer vide.
- Et puis un autre jour se leva, celui de la mort de mon amie.
Richard Loyd se tut, les yeux désespérément clos.
- Que s'est-il passé ? demanda doucement Holmes.
- Cette journée est restée gravée dans ma mémoire pour l'éternité, M. Holmes. Je me promenais dans la forêt. Je cherchais à grappiller quelques pommes à un paysan. Je m'en souviens encore. C'est là que je les ai surpris à s'embrasser dans les fourrés. Je me mis à les espionner mais je n'aurais jamais dû voir ce qui s'est produit ensuite. Sir Edward voulut aller plus loin, trop loin, avec Gabrielle mais elle refusa de céder à ses avances. Immédiatement il vit rouge et il commença à la violenter, la frapper. J'entends encore les cris affolés que poussa Gabrielle. J'accourus pour la sauver mais que pouvais-je faire ? Moi, un enfant de douze ans contre un jeune homme de dix-huit ans, habitué à se battre, que pouvais-je faire ?
Richard Loyd se cacha le visage entre ses mains tremblantes, il revivait l'histoire tandis qu'il nous la racontait.
- Que s'est-il passé ensuite ? reprit Holmes.
- Harlyn me donna un coup de poing si violent qu'en tombant à terre ma tête percuta une pierre. Harlyn allait se jeter sur moi mais par chance les cris de Gabrielle avaient alerté un homme des environs. Je pensais qu'il allait nous sauver mais Sir Edward discuta un moment avec lui et l'homme disparut dans la forêt. Je suppose que Sir Edward paya très cher son silence.
Loyd souriait, il reprit avec amertume. Nous étions tous suspendus à ses lèvres.
- Je vis tout cela alors que j'étais étendu. Je tentai de me relever mais je finis par m'évanouir en percevant les derniers cris de Gabrielle. Je me suis réveillé plusieurs heures après, Sir Edward avait depuis longtemps disparu, quant à Gabrielle... Elle était morte... Sous le coup de l'émotion je me suis enfui dans la forêt et je n'ai rien dit à personne. Lorsque le corps de Gabrielle fut découvert, que l'enquête fut menée, personne ne crut à ma version du meurtre. On me menaça d'être envoyé en pension, on me fit taire...mais je me suis juré de venger Gabrielle coûte que coûte.
Ses yeux étaient fixes, son regard se perdait dans le temps. Enfin il poursuivit.
- Enfin les années passèrent. Je fus tout de même envoyé en pension, suivis mes études tant bien que mal. Lorsque je fus de retour, Sir Edward avait disparu de la région après la mort de ses parents. Impossible de le retrouver. Je décidai de partir sur le Continent, laissant cette histoire de côté, le temps de mettre au point ma vengeance, pour me consacrer à d'autres choses.
- Comme l'art du cambriolage, compléta Holmes.
- Enfin, lorsque j'appris la nomination de Sir Edward comme ministre des Affaires Étrangères, je décidais de m'occuper de son cas. Seulement les aléas de la vie ne m'en laissèrent pas la possibilité, je me suis retrouvé en prison puis embarqué dans des histoires impossibles. Lorsque je pus enfin revenir en Angleterre, j'écrivis des lettres de menace où je parlais de Gabrielle, de cette effroyable journée. Je voulais le pousser à me rencontrer.
- Que vouliez-vous faire ? Le tuer ? Demanda doucement Mycroft Holmes.
- En effet, reconnut Loyd dans un sourire ironique. Seulement ce lâche s'offrit une protection rapprochée. J'ai donc renoué avec un de mes anciens amis, Jimmy Madrigan, que je savais de Scotland Yard. Je lui parlais des lettres, de chantage lucratif, il accepta de m'aider et de me protéger. Pauvre Jim, il a besoin de fric pour sortir sa Peggy du trottoir et son salaire lui suffit à peine pour survivre. Ne soyez pas trop dur avec lui.
- C'est trop tard, Loyd. L'inspecteur Lestrade de Scotland Yard a mis la main sur lui. Jim est en prison à l'heure actuelle.
- Pauvre Jim. Enfin, je vais terminer mon récit. Grâce à Jim, je pus mener à bien mon projet. Même Sherlock Holmes ne pouvait me déloger, du moins je le croyais. Je réussis à obtenir un rendez-vous avec Sir Edward pour régler enfin notre différend. Il voulait me rencontrer à Buckingham Palace. Il m'avait certifié que cette demeure était moins surveillée que je pensais et qu'une rencontre nocturne passerait plus inaperçue dans ce lieu que dans son appartement encombré de domestiques.
- Etonnante proposition quand on sait la quantité de gardes à Buckingham Palace, rétorquais-je.
- N'oubliez pas Watson que la Reine était partie à Balmoral. La garde est nécessairement restreinte. Ce n'est pas une si mauvaise idée que Sir Edward a lancée là. Mais poursuivez, Loyd.
- Le soir du meurtre de Sir Edward, je suis venu à Buckingham Palace en prenant toutes les précautions possibles. J'arrivai à dix heures, passai les portails sans peine et fus assez surpris de l'absence de policiers. Je m'attendais à un piège et grimpais le lierre prudemment.
Loyd s'arrêta à nouveau, il releva les yeux et regarda fixement Sherlock Holmes. Celui-ci soutint son regard sans ciller.
- Je vis toute la scène M. Holmes. Sir Edward était seul, il avait laissé la fenêtre ouverte pour me permettre d'entrer. J'allais le rejoindre dans le bureau lorsque tout à coup il se tira une balle en pleine tête. Je fus désappointé sur le coup mais je dois avouer que cela me soulagea de ne pas avoir à le tuer moi-même. Je pénétrai dans le salon tranquillement et fouillai le corps du suicidé. Puis je cherchai partout pour retrouver mes lettres et des preuves compromettantes sur Sir Edward. Les lettres, je les découvris dans son veston mais les preuves non. Je dus repartir me réfugier chez ma logeuse. Le reste vous savez !
Un long silence suivit cette effroyable tirade. Richard Loyd arborait maintenant un visage totalement impassible, ses yeux contemplaient le mur du fond.
- Ce sont bien vos lettres ? Interrogea subitement Holmes.
- Je suppose. Je les ai brûlées aussitôt arrivé en lieu sûr. Je ne tenais pas à ce que vous les retrouviez.
- Quoi ? Quelle erreur ! Il fallait vérifier avant de prendre ce parti définitif.
Mycroft fit un signe de tête et sortit une pile de feuilles blanches d'une poche de son veston. Il les tendit à Loyd qui les reçut sans comprendre.
- Est-ce vos lettres ?
Loyd les regarda mais secoua la tête avant de les rendre au frère de Holmes.
- Non. Mais ce sont aussi des lettres de menace !? Il y en a même qui parle de mort. Qui pouvait bien en vouloir autant à Sir Edward ?
Holmes se leva soudainement et s'approcha de la fenêtre. Il contempla la rue encore encombrée de passants et de véhicules.
- Sir Edward semblait avoir beaucoup d'ennemis voulant sa perte, murmura le détective.
Puis Holmes saisit sa blague à tabac et se prépara une pipe. Il tendit un cigare à chacun d'entre nous. Loyd refusa gentiment, prétextant qu'il n'aimait pas l'odeur du tabac fort. Il préféra une fine cigarette égyptienne. Le cambrioleur se frotta les poignets vivement en faisant la grimace.
- Je vais devoir me réhabituer aux menottes.
Il leva les yeux et eut un regard empreint de résignation comique.
- En tout cas ce ne sont pas mes lettres, reprit-il sérieusement.
Holmes se retourna vers la fenêtre et reprit d'une voix lointaine.
- Mon cher Loyd, je connais votre réputation en France. C'est à Paris que j'ai d'ailleurs pu en juger. Vous êtes un habile voleur, mais une fois vous fûtes pris sur le fait, à cause d'un nouveau modèle de coffre-fort, c'est bien cela ?
- Oui, c'est exact M. Holmes. Un genre tout à fait inédit et extrêmement solide. D'origine américaine, une belle mécanique. Mais comment savez-vous cela ?
Holmes se tut, ignorant la question. Puis le détective se retourna et nous fustigea du regard.
- Bien. Nous revoilà au point de départ. Qui a écrit ces satanées lettres ?
Il ferma les yeux et se mit à réfléchir intensément, la tête penchée, le menton posé sur sa poitrine. Mycroft se leva de son fauteuil et s'approcha doucement de son frère. Il posa sa main sur son épaule de façon paternelle.
- Sherlock, tu devrais essayer de dormir un peu, il nous reste encore quatre jours. C'est déjà trop long pour un détective comme toi.
L'ironie perçait derrière ces paroles réconfortantes.
- Merci Mycroft, sourit Holmes.
- Bien, je vais devoir partir. Mon enquête aussi avance. Quant à M. Loyd, je l'emmène à Scotland Yard. Je ne pense pas qu'il posera problème.
- Vous pensez bien M. Holmes, rétorqua Richard Loyd en se levant vivement de son fauteuil.
- Sherlock, je te revois à sept heures, tâche d'être présent.
Ils se préparèrent à sortir mais Holmes cria tout à coup :
- J'aimerais un échantillon de l'écriture de Sir Edward et de M. Braineson.
Mycroft Holmes se retourna pour acquiescer, il me jeta un coup d'½il étonné, puis sortit.
La-Tasse-de-The, Posté le dimanche 12 novembre 2017 12:14
Salut Tommy,
J'espère que tu vas bien !
Me revoilà pour continuer ma lecture. Comme pour les chapitres précédents, voici pour commencer les remarques et autres corrections :
1. C'était surtout la présence de Mme Wiggins dans le salon de deux irréductibles célibataires qui les intrigua au plus haut point.
>> N'as-tu pas dit dans le premier chapitre que Watson habitait chez Holmes pendant que sa femme était au chevet de sa tante (ou un truc comme ça). Il n'est donc pas célibataire... !!
2. - C'est donc sa mère que nous venons de voir ? Demanda lentement Mycroft. Une couturière veuve et sans le sou ?
même remarque que dans les autres chapitres concernant la majuscule de l'incise
3. - Ne serait-ce pas judicieux de payer l'hôtel à la mère de ton franc-tireur plutôt que de la laisser loger à Baker Street, Sherlock ? Murmura-t-il, l'air de rien.
idem ici
4. - Une fois aurait suffit mais à jouer plusieurs fois le même jeu, il ne faut pas être surpris que les adversaires connaissent vos cartes.
aurait suffit >> aurait suffi
5. - Pour la mort de Gabrielle Harker, je suppose ? Murmura Holmes. Je connais bien son dossier. Il vient de la même région que cette malheureuse. Je suppose qu'ils étaient amis et qu'il a voulu la venger. Où est-il maintenant ?
idem pour la majuscule
6. - Quand ? Hurla Lestrade tandis que Holmes dégringolait l'escalier à pleine vitesse sans prendre le temps de répondre à l'inspecteur de Scotland Yard.
idem
7. Nous obéîmes. En un instant la décoration faîte de tentures et de bibelots d'un genre très spécial, les peintures et les photographies accrochées sur les murs, me permirent de comprendre instantanément dans quelle sorte de lieu nous nous trouvions.
faîte >> faite
8. - Tu vas bien Lisette ? Lui demanda mon compagnon en lui rendant son sourire.
idem pour la majuscule
9. - Mycroft, permet-moi de te présenter Richard Loyd, gentleman et cambrioleur de son état. Il s'est forgé de solides amitiés dans le passé. Jim Madrigan à Paris et Mlle Gabrielle Harker, près de Cambridge, à Huntingdon, n'est-ce pas ?
permet-moi >> permets-moi
10. J'appris ainsi qu'il l'aurait violentée devant tout le monde et que plusieurs étudiants durent retenir Sir Edward pour la protéger.
Il y a deux temps différents dans cette phrase... c'est perturbant
11.- Que vouliez-vous faire ? Le tuer ? Demanda doucement Mycroft Holmes.
idem pour la majuscule
12. - Ce sont bien vos lettres ? Interrogea subitement Holmes.
idem
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J'avoue que j'ai eu un peu de mal à suivre le déroulement de ce chapitre, je n'étais pas dans les meilleures dispositions pour lire, mais je dirais tout de même que ce chapitre était plus confus que les précédents.
Sinon, on en découvre progressivement sur Holmes, son interaction avec divers personnages, qui permet de mieux le cerner bien qu'il reste très mystérieux, ça fait aussi partie de son charme.
L'enquête avance, les éléments se tiennent, le mystère reste complet malgré les avancées de l'enquête, c'est ça qui est bien aussi !
Tu as un talent certain en tout cas, c'est une certitude.
Biz
Célia