
Je jouais de mon violon avec Watson debout en face de moi et qui regardait crépiter le feu dans l'âtre de la cheminée lorsqu'un bruit près de la porte survint. Je bondis vers celle-ci et l'ouvris mais personne ... par terre un papier que je ramassai. Dessus, des lettres en caractère d'imprimerie se détachaient mais pas d'indices révélant l'identité de ce mystérieux porteur. Il était écrit :
Si vous voulez avoir des informations sur le secret de Rosatesta, rendez-vous à minuit dans les docks en face du hangar n°3.
Et bien Watson, qu'en pensez-vous ? Faut-il s'y rendre ? Mon ami me répondit positivement en hochant la tête. Parfait, avec ce temps, je doutais de recevoir des clients et l'énigme de la pierre philosophale me turlupinait l'esprit depuis un bon moment. Voilà une bonne occasion pour la résoudre.
Nous nous mîmes en route pour le port vers 23 heures afin de repérer les lieux avant l'arrivée de l'informateur. Ce fameux hangar avait contenu des vivres mais aujourd'hui il était vide.
Minuit sonne ... une ombre apparaît en face de nous. Elle tenait un paquet sous le bras. Ce personnage était un homme à large carrure, portant un masque et habillé de vêtements bleu foncé. Il ressemblait à un alchimiste du 17ème siècle. Sans un mot, il nous tendit le paquet et disparut...
De retour à Baker Street, nous ouvrîmes le colis. Il contenait un livre sur les alchimistes bleus, une énigme inachevée et une lettre. Que de mystère !
L'énigme avait été écrite en ayant mis les mots dans un certain ordre. Elle donnait ceci :
Une foi
Hate mur mis
Emin alch
Un messag ra donné au
Reto solst té
En ce li coule le tem
"Mais ça n'a pas de sens" me répondit mon ami. J'étais absorbé dans mes pensées lorsque Watson lu la lettre à voix haute :
"Cher ami, vous avez dans le passé, résolu une de vos plus belles enquêtes en m'y aidant. Voici ma manière de vous récompenser. J'ai appris que les expériences scientifiques vous passionnaient et je me suis mis dans l'idée de vous apporter une piste sur le plus ancien fondateur de la société des alchimistes bleus dont je fais partie. Cette énigme, notre secte y travaille depuis des années afin de percer ce secret mais rien n'y fait. Alors, en espérant que vous y trouviez la solution, je vous salue vous et votre ami le Dr Watson."
"Qu'en pensez-vous Holmes ?" me demanda-t-il. "Voilà une occasion pour mettre mes neurones en activité" lui répondis-je. "Mais il est tard. Une excellente nuit serait le mieux pour attaquer ce problème demain..."
Tuesday, 17th March 1867
Je me levai de très bonne heure en sachant que Watson dormait toujours. Mme Hudson m'avait préparé deux œufs sur le plat que j'avalai de très bon appétit. Je me dirigeais vers le salon afin de prendre connaissance du livre sur la vie de Rosatesta. Une page retint mon attention : Rosatesta, alchimiste du XVIIe siècle, était sur le point de découvrir la pierre philosophale. Il fonda une société dite des alchimistes bleus justement pour continuer ses recherches. Puis les temps se firent durs pour les sociétés secrètes, et les alchimistes bleus, persécutés en Europe, s'enfuirent en Amérique. Leurs descendants continuent de se réunir dans l'unique but de trouver la mythique pierre philosophale.
Mon aide-mémoire m'appris qu'ils croyaient à l'existence d'un élément inconnu commun à tous, duquel dérivaient les quatre éléments découverts par les Anciens. Cet élément, l'alkahest, serait la pierre philosophale, la médecine universelle, le solvant irrésistible qui transmutait les métaux inférieurs en or. Cette pierre est décrite comme un composé très dense, de couleur rouge rubis, liquide à l'état de grande pureté, et luminescent. Mais ces caractéristiques restent douteuses.
Mon ami me rejoignit et je le mis au courant de mes dernières trouvailles. Il disait que la clé se trouvait dans l'énigme. Alors pendant tout l'avant-midi et durant toute l'après-midi, nous travaillâmes sur ce bout de parchemin. Les mots entiers apparaissaient enfin et, à la nuit tombée, je pus enfin lire le texte constitué. Il disait :
Une fois tous les trois cents ans
Hâtez-vous vers ces murs amis
Éminents alchimistes bleus
Un message sera donné au
Retour du solstice d'été
En ce lieu où s'écoule le temps
Mais quel est ce lieu mentionné ? Je repris mon livre et lu que Rosatesta avait trouvé refuge au château du lettré écossais Ekol. La voilà, la solution ! Le château d'Ekol ! Le message parlait de "murs amis" : il ne peut s'agir que de ce château. Tous les trois cents ans, au solstice d'été... c'est pour demain ! Je pris mon pardessus et lança à Watson : "En route pour l'Ecosse !"
Wednesday, 18th March 1867
Nous avions pris le premier fiacre qui passait devant Bakerstreet et étions en route pour le château de l'écossais Ekol. Le trajet semblait interminable dans la nuit. J'avais demandé au cocher la durée du trajet et il m'avait répondu : "Trois heures de route Mr Holmes." Comme les cahots du chemin m'empêchaient de dormir, je pris l'énigme en déduisant l'endroit précis où il faudra chercher. Sans succès. L'aube pointait le bout de son nez lorsque nous arrivâmes en vue du château. Il était situé au bord d'un précipice donnant sur la mer et était en parfait état de conservation malgré ses nombreuses fissures. Le fiacre nous déposa et repartit.
Les alchimistes étaient très déçus par ce que j'appellerais une mise en scène grotesque pour décourager les curieux. Mais ils y croyaient à cette supercherie. Parmi eux, je reconnu notre porteur de message qui venait vers mon ami et moi afin de nous féliciter et de l'excuser pour l'excès d'humeur de son comparse. Ils repartirent aussi mystérieusement qu'ils étaient venus. De nouveau seuls, je cherchais à trouver l'identité du faux sceptre. Watson me demanda pourquoi nous restions dans le château. Je lui expliquai que j'avais trouvé l'heure du rendez-vous en ayant noté que les premières lettres de chaque vers de l'énigme donnaient les mots : "Une heure".
Que le lecteur me pardonne si je ne lui révèle pas le secret mais il était de mon devoir de le donner aux principaux intéressés : les alchimistes bleus. Ce que je fis le plus rapidement que possible. Un dernier mot toujours pour le lecteur : cette histoire ne figure pas dans les enquêtes retranscrites par mon ami le docteur Watson car ce fut une inédite, sans importance et qui, par ma bonne volonté, ne donna pas de réponse au mystère de la pierre philosophale. Si vous voulez absolument savoir, demandez aux alchimistes bleus. Ils sauront vous répondre... si vous en trouvez un !
sherlockology, Posté le vendredi 23 mai 2014 15:23
S.H. a écrit : "
"Si j'ai affaire au vrai Sherlock Holmes, je comprend mieux pourquoi c'est Watson qui s'est occupé de mettre par écrit ses affaires. En effet, votre orthographe ferait pâlir un mort Holmes ! Ou peut-être bien que vous n'êtes pas habitué à la technologie d'un clavier d'ordinateur ! Je mettrais ma main à couper que vous préféreriez une bonne vieille machine à écrire !
Bref, je trouve l'idée osée mais excellente. J'en ai déjà vu des commentaires mais celui-là ressort du lot. Il fallait oser, je vous tire mon chapeau ! Vrai, ils se sont rencontrés en 1881 mais à la base, Watson allait simplement boire un verre au Criterion Bar. Quelqu'un lui a touché l'épaule et il a reconnu l'ex-infirmier Stamford, qu'il a eu sous ses ordres à l'hôpital St-Bartholomew. Il fallait me le spécifier ce petit détail ! Tsss, tsss.
J'ai aussi l'impression que vous utilisez des mots de la langue française expressément compliqués et intellects pour raisonner comme un grand cerveau mais que vous ne parvenez pas à les utiliser à bon escient. Je me trompe peut-être et je m'en excuse si c'est le cas. Ce serait vraiment dommage de me fâcher avec l'esprit du grand détective !
Plus sérieusement, il me tarde de vous rencontrer réellement et de découvrir qui se cache sous ce modeste pseudonyme. Un blog ou un prénom et je serais déjà comblé. Sinon, dans le cas où ne nous rencontrions pas, bonne route à vous cher ami et mes plus sincères salutations au docteur Watson !
Sherlockology